Association des Guides de Notre-Dame de la Treille: avril 2014

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lundi 21 avril 2014

La vie du curé d'Ars, par Maxence Van Der Meersch


Si l'on se demande pourquoi il a le crane si dégarni, Maxence Van der Meersch nous raconte l'anecdote :

« Il est petit, il a un visage tellement maigre que les joues en sont comme aspirées, vidées. Il a l'air chétif et malade. Il a un regard bleu naïf, un regard de simple. (...) Et parce qu'il souffre dans son confessionnal d'atroces maux de tête qui l'obligent à porter un bandeau sur le front, il coupe ses cheveux sur le haut de la tête, ce qui lui fait une bizarre apparence (...) Il appelle sa drôle de figure ''mon carnaval'' »

A travers son livre, l'écrivain roubaisien nous décrit chaleureusement la petite vie de ce curé, populaire malgré lui, nommé patron de tous les curés par Pie XI en 1929. Né en 1786 et mort en 1859, il sera curé de la paroisse d'Ars resta 41 ans, malgré quelques petites fugues comiquement racontées, dans des tentatives d'échapper à sa popularité. C'est pour sa simplicité de vie (il donne tout aux pauvres, crée une école gratuite, et n'a pour nourriture que ''pommes de terre et pain noir'') et pour sa dévotion qu'on commence à venir le voir, mais très vite le mouvement prend de l'ampleur, suite à des guérisons miraculeuses. Ne souhaitant pas faire l'objet d'un culte, le curé d'Ars attribue très vite ces guérisons à sa Sainte-Philomène, ''son chargé d'affaire'', ''son consul près du Bon Dieu'' et lui fait construire une chapelle.

Mais le subterfuge échoue, la foule devient omniprésente, oppressante, il reçoit les fidèles en confession chaque jour « douze à seize heures dans un recoin d'une petite église, écoutant cent ou deux personnes qui tour à tour viennent lui dire leurs tourments, leurs turpitudes, et sortant de là pour voir, à peine dehors, une cohue se jeter sur lui, lui faire mal, le blesser, l'étouffer. » Quand la psychologie des foules de Gustave Le Bon (livre dont on connaît la postérité, jusqu'à Jim Morrison) sort en 1895, c'est peut-être là, à travers la vie du Curée d'Ars, une bonne illustration de ce phénomène des masses naissances. Van Der Meersch nous décrit cette idolâtrie dans sa plus forte cruauté :
« On embrasse ses pieds, ses vêtements. On lui arrache de dessous le bras son bréviaire ou son catéchisme, on y vole des images saintes, ou on s'enfuit tout simplement avec les livres, comme une relique. Des audacieux, par derrière, lui tailladent des mèches de cheveux (...) on pénètre jusque dans le presbytère, on lui vole des livres, un chandelier, de vieux souliers, des vêtements, tout ce qu'il a touché, tout ce qui a été à lui. »

Mais même ce supplice n'empêchera pas Jean-Marie Baptiste Vianney de son vrai nom d'exercer jusqu'au bout son office, auprès des pauvres et des malades, vendant tout, même son vêtement de chanoine nouvellement reçu, mangeant peu, et dormant mal. Un sacrifice qui fascina Van Der Meersch, presque un siècle plus tard.


Vous trouverez la statue du curé à l'entrée du déambulatoire nord, et le roman de Van Der Meersch consultable 
-en lecture libre ou téléchargeable:  ici

mercredi 9 avril 2014

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